Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/246

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donnaient de respecter : je ne vous reverrai qu’alors.

Le goût des voyages est un des plus vifs chez les jeunes gens : prenez ce prétexte pour vous éloigner d’ici ; exprimez à votre père le desir d’aller vous instruire en parcourant de nouvelles contrées : l’excellent homme que vous offensez s’affligera de votre absence, mais sacrifiera son propre plaisir à celui d’un ingrat qui l’en récompense si mal. Aussitôt que vous aurez obtenu sa permission, que je hâterai de tous mes efforts, vous vous éloignerez sans tarder. Je vous défends de me voir seule, je ne recevrai point vos adieux ; ne vous imaginez pas néanmoins que je croie cette précaution nécessaire à mon repos : non, l’honnêteté est un besoin pour moi, et non pas un effort ; et, si elle pouvait être jamais ébranlée, ce ne serait pas par l’homme qui, se laissant dominer par un penchant coupable, l’excuse au lieu de le combattre, et humilie celle qui en est l’objet, en la rendant cause de l’avilissement où il est réduit.