Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/248

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qui vous intéresse à moi, je la rejette ; ce n’est point elle qui trouvera les moyens d’adoucir mes maux, et vous me rendez trop malheureux pour que je vous laisse l’arbitre de mon sort. Claire, l’intérêt de votre repos pouvait seul me chasser d’ici ; mais votre estime même est trop chère à ce prix, et s’il faut m’éloigner de vous, je ne connais plus qu’un asile.


LETTRE XXVI.


CLAIRE À ÉLISE.


Où suis-je, Élise, et qu’ai-je fait ? Une effrayante fatalité me poursuit ; je vois le précipice où je me plonge, et il me semble qu’une main invisible m’y pousse malgré moi. C’était peu qu’un criminel amour eût corrompu mon cœur, il me manquait d’en faire l’aveu. Entraînée par une puissance contre laquelle je n’ai point de force, Frédéric connaît enfin l’excès d’une passion