Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/271

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sister, que ta présence me fait mourir, et mon amour ne me paraît un crime que parce que je brûle de m’y livrer. Ô Frédéric ! éloigne-toi ; si ce n’est pas par devoir, que ce soit par pitié : ta vue est un reproche dont je ne peux plus supporter le tourment ; si ma vie et la vertu te sont chères, fuis sans tarder davantage : quelles que soient tes résolutions, de quelque force que l’honneur les soutienne, elles ne résisteraient point à l’occasion ni à l’amour ; songe, Frédéric, qu’un instant peut faire de toi le dernier des hommes, et me faire mourir déshonorée, et que si, après y avoir pensé, il était nécessaire de te répéter encore de fuir, tu serais si vil à mes yeux, que je ne te craindrais plus.

Je vous le répète, je suis sûre que mon mari a tout deviné ; ainsi je n’ai malheureusement plus à redouter les soupçons que votre départ peut occasionner. D’ailleurs, vous savez que les affaires d’Élise s’accumulent de plus en plus et lui donnent le besoin d’un aide ; soyez le sien, Frédéric, de-