Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/284

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et les baignant de larmes : « Je partirai, s’est-il écrié avec un accent énergique et déchirant, je partirai, mon père, et du moins une fois serai-je digne de vous ! » M. d’Albe, sans avoir l’air de combattre ces derniers mots ni en demander l’explication, l’a relevé avec tendresse, et le pressant dans ses bras : « Pars, mon fils, lui a-t-il dit : souviens-toi de ton père, sers la vertu de tout ton courage, et ne reviens que quand le but de ton voyage sera rempli. Claire, a-t-il ajouté en se retournant vers moi, recevez ses adieux et la promesse que je fais en son nom de ne jamais oublier la femme de son ami, la respectable mère de famille, ce sont-là les traits qui ont dû vous graver dans son âme : l’image de votre beauté pourra s’effacer de sa mémoire, mais celle de vos vertus y vivra toujours. Mon fils, a-t-il continué, je me charge du soin de vous parler de vos amis : il me sera si doux à remplir, que je le réserve pour moi seul… » Ce mot, Élise, est une défense, je l’ai trop entendu ; mais je n’en avais pas