Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/294

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La seule excuse de ce jeune homme, mon cousin, est dans l’excès même de sa passion : s’il n’en était pas tyrannisé au point de n’avoir pas une idée qui ne fût pour elle, si les desirs que Claire lui inspire n’étouffaient pas jusqu’au sentiment de ce qu’il vous doit, s’il pouvait, en l’aimant, se ressouvenir de vous, ce ne serait plus un malheureux insensé, mais un monstre. Vous avez tort, je crois, de ne point permettre que Claire lui écrive ; dans ce moment il ne peut entendre qu’elle ; elle seule l’a fait partir, seule elle peut pénétrer dans son âme, lui rappeler ses devoirs et le faire rougir des torts affreux dont il s’est rendu coupable. Mon ami, je ne crains point de le dire, en interceptant toute communication entre ces deux êtres, vous les isolez sur la terre ; aucune voix ne pourra ni les sauver ni les guérir, car nulle autre n’arrivera jusqu’à eux. Croyez-moi, pour un sentiment comme celui-là il faut d’autres moyens que ceux qui réussissent à tout le monde ; laissez-les déifier leur amour, en le rendant la base de