Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/300

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avez d’elle vous a fait rejeter tout moyen petit et bas ; que vous la jugez digne de tout entendre, comme vous l’êtes de tout savoir. En l’élevant ainsi, vous la forcez à ne pas déchoir sans se dégrader ; en lui confiant toutes vos pensées, vous lui faites sentir qu’elle vous doit toutes les siennes ; et, pour vous les communiquer sans rougir, elle parviendra à les épurer. Ô mon cousin ! quand nos intérêts sont semblables, pourquoi nos opinions le sont-elles si peu, et comment ne marche-t-on pas ensemble quand on tend au même but ?

Vous trouverez ci-joint la lettre que j’écris à Claire, et où je lui parle de Frédéric sous des couleurs si étrangères à la vérité. Depuis son accident il n’a pas quitté le lit ; au moindre mouvement le vaisseau se rouvre, une simple sensation produit cet effet. Hier, j’étais près de son lit, on m’apporte mes lettres ; il distingue l’écriture de Claire. À cette vue il jette un cri perçant, s’élance et saisit le papier, il le porte sur son cœur ; en un instant il est couvert de sang et de