Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/306

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même ? Quand je voyais dans Frédéric la plus parfaite des créatures, je pouvais estimer encore une âme qui n’avait failli que pour lui ; mais quand je considère pour qui je fus coupable, pour qui j’offensais mon époux, je me sens à un tel degré de bassesse, que j’ai cessé d’espérer de pouvoir remonter à la vertu.

Élise, je renonce à Frédéric, à toi, au monde entier ; ne m’écris plus, je ne me sens plus digne de communiquer avec toi ; je ne veux plus faire rougir ton front de ce nom d’amie que je te donne ici pour la dernière fois ; laisse-moi seule ; l’univers et tout ce qui l’habite n’est plus rien pour moi : pleure ta Claire, elle a cessé d’exister.


LETTRE XXXVII.


CLAIRE À ÉLISE.


Hélas ! mon Élise ! tu as été bien prompte à m’obéir, et il t’en a peu coûté de re-