Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/311

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les détails de ce que tu lui écrivais. J’ai vu qu’il était étonné et ravi de ma réponse ; son approbation m’a ranimée, et l’image de son bonheur m’est si douce, que j’en remplirais encore tout mon avenir, si je ne sentais pas mes forces s’épuiser, et la coupe de la vie se retirer de moi.


LETTRE XXXIX.


CLAIRE À ÉLISE.


Non, mon amie, je ne suis pas malade, je ne suis pas triste non plus, mes journées se déroulent et se remplissent comme autrefois : à l’extérieur, je suis presque la même ; mais l’extrême foiblesse de mon corps et de mes esprits, le profond dégoût qui flétrit mon âme, m’apprennent qu’il est des chagrins auxquels on ne résiste pas. La vertu fut ma première idole, l’amour la détruisit ; il s’est détruit à son tour, et me laisse seule au monde : il faut mourir