Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/315

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Où est donc la verdure des arbres ? les oiseaux ne chantent plus. L’eau murmure-t-elle encore ? Où est la fraîcheur ? où est l’air ? Un feu brûlant court dans mes veines et me consume ; des larmes rares et amères mouillent mes yeux et ne me soulagent pas. Que faire ? où porter mes pas ? pourquoi rester ici ? pourquoi aller ailleurs ? J’irai lentement errer dans la campagne ; là, choisissant des lieux écartés, j’y cueillerai quelques fleurs sauvages et desséchées comme moi, quelques soucis, emblèmes de ma tristesse : je n’y mêlerai aucun feuillage, la verdure est morte dans la nature, comme l’espérance dans mon cœur. Dieu ! que l’existence me pèse ! l’amitié l’embellissait jadis, tous mes jours étaient sereins ; une voluptueuse mélancolie m’attirait sous l’ombre des bois, j’y jouissais du repos et du charme de la nature. Mes enfans ! je pensais à vous alors, je n’y pense plus maintenant que pour être importunée de vos jeux, et tyrannisée par l’obligation de vous rendre des soins. Je voudrais vous ôter d’auprès