Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/326

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je visite mon hospice tous les jours ; je vois avec plaisir que ma longue absence n’a point interrompu l’ordre que j’y avais établi. Je léguerai à mon Élise le soin de l’entretenir ; c’est d’elle que ma Laure apprendra à y veiller à son tour : puisse cette fille chérie se former auprès de toi à toutes les vertus qui manquèrent à sa mère ! parle-lui de mes torts, surtout de mon repentir ; dis-lui que, si je t’avais écoutée, j’aurais vécu paisible et honorée, et que je t’aurais valu peut-être. Que ses tendres soins dédommagent son vieux père de tout le mal que je lui causai ; et pour payer tout ce qu’elle tiendra de toi, puisse-t-elle t’aimer comme Claire !… Adieu, mon cœur se déchire à l’aspect de tout ce que j’aime ; c’est au moment de quitter des objets si chers, que je sens combien ils m’attachent à la vie. Élise, tu consoleras mon digne époux, tu ne le laisseras pas isolé sur la terre ; tu deviendras son amie, de même que la mère de mes enfans ; ils n’auront pas perdu au change.