LETTRE XLIII.
Ne t’afflige point, mon amie, la douce paix que Dieu répand sur mes derniers jours m’est un garant de sa clémence ; quelques instans encore, et mon âme s’envolera vers l’éternité. Dans ce sanctuaire immortel, si j’ai à rougir d’un sentiment qui fut involontaire, peut-être l’aurai-je trop expié sur la terre pour en être punie dans le ciel. Chaque jour, prosternée devant la majesté suprême, j’admire sa puissance et j’implore sa bonté ; elle enveloppe de sa bienfaisance tout ce qui respire, tout ce qui sent, tout ce qui souffre : c’est là le manteau dont les malheureux doivent réchauffer leurs cœurs… Mais, quand la nuit a laissé tomber son obscur rideau, je crois voir l’ombre du bras de l’éternel étendu vers moi ; dans ces instans d’un calme parfait,