Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/346

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Frédéric a paru dans la maison ; il frémit, et demande sa femme ; on lui dit qu’elle est allée, selon son usage, se recueillir près du tombeau de son père. Il dirige ses pas de ce côté ; la lune éclairait faiblement les objets : il appelle Claire, elle ne répond point ; sa première idée est qu’elle a fui avec Frédéric ; la seconde, plus juste, mais plus terrible encore, est qu’elle a cessé d’exister. Il se hâte d’arriver ; enfin, à la lueur des rayons argentés qui percent à travers les tremblans peupliers, il aperçoit un objet… une robe blanche… Il approche… c’est Claire étendue sur le marbre et aussi froide que lui. À cette vue il jette des cris perçans ; ses gens l’entendent et accourent. Ah ! comment peindre la consternation universelle ! Cette femme céleste n’est plus, cette maîtresse adorée, cet ange de bienfaisance n’est plus qu’une froide poussière ! La désolation s’empare de tous les cœurs : cependant un mouvement a ranimé l’espérance ; on se hâte, on la transporte, les secours volent de tous côtés. La