Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/43

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sement, qui a pu faire toutes les choses petites si grandes, toutes les choses grandes si petites ! cercle ravissant d’aimables faussetés, d’ingénieuses illusions !

Cependant madame Cottin ne pouvait pas croire que de si doux mensonges fussent au-dessus de la vérité ; que tant de magie valût mieux que la nature. Tous ces beaux salons l’ennuyaient, l’air solennel et maniéré de ces dames lui déplaisait, les jeunes gens avec leur ton tout à la fois léger et important la révoltaient. Tandis que nous sommes enfermés ici, disait-elle, voyez ce beau soleil, cet air pur. Ah ! que ne suis-je plutôt dans les champs, que ne puis-je revoir les lieux chéris de mon enfance, ces bois, ces ruisseaux, ces vergers fleuris !

Madame Cottin ayant eu l’amour à peindre dans Claire d’Albe, dans Malvina, dans Amélie Mansfield, dans Mathilde, il n’est peut-être pas sans intérêt de faire quelques rapprochemens entre ces quatre ouvrages, et surtout entre les héroïnes qu’elle a mises en scène. Ce que l’on remarque d’abord, c’est qu’elles ont toutes à peu près le même caractère : on leur trouve un air de famille, et néanmoins certains