Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/45

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sité d’un amant, à toute l’ardeur de ses désirs, à montrer la résistance pénible d’une femme qui, consumée d’amour, sur le point de se trahir elle-même, est réduite à implorer la pitié de l’homme qu’elle rend le témoin et le maître de sa faiblesse ; elle aime enfin à montrer la pudeur souffrante et en danger[1].

Lorsqu’on voit ces tableaux de l’amour en délire, où l’exaltation des sens vient se joindre à celle des sentimens, on se demande comment ils auraient pu être tracés par une femme dont le cœur n’aurait pas lui-même éprouvé ce qu’il savait si bien exprimer. À prendre à la lettre ce qu’a dit lady Morgan de madame Cottin, l’auteur de Malvina, de Claire d’Albe, de Mathilde, d’Amélie Mansfield, n’aurait fait que peindre sous certains rapports la situation de son âme.

Madame Cottin avait un petit ermitage dans la vallée d’Orsay. La demeure qui a été une

  1. Ces observations pleines de tact et de finesse appartiennent à M. A. P., qui les a développées dans une notice fort intéressante sur la vie de madame Cottin, placée en tête d’une autre édition des œuvres de cette femme célèbre.