Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/51

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ter, dont madame Cottin s’occupait depuis plusieurs années, fut publié en 1802 pour la première fois. Ce troisième ouvrage se recommande par des conceptions plus fortes encore, par des caractères plus prononcés : c’est l’amour, comme dans les deux premiers, qui en fait presque tous les frais ; mais les personnages se trouvent placés dans des situations absolument neuves et qui commandent un vif intérêt. Après avoir déployé tout ce que son talent a de grâce et de charme dans le tableau délicieux des amours de ses deux principaux personnages, soudain elle rembrunit ses couleurs pour décrire des scènes pathétiques et déchirantes ; et ces deux parties si différentes de l’ouvrage donnent une nouvelle preuve de l’heureuse fécondité de son imagination.

Trois ans entiers furent consacrés à la composition de Mathilde ; la première édition parut en 1805. Il semblait difficile que l’auteur pût trouver des couleurs nouvelles pour peindre encore l’amour, et pourtant, dans Mathilde, non-seulement les tableaux sont entièrement neufs, mais ils ont plus d’énergie et de fraîcheur. Jusque là madame Cottin avait présenté les effets de l’amour dans les classes