Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/52

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moyennes de la société ; dans Mathilde, elle s’élève au genre héroïque, et son imagination, prenant un essor plus étendu, n’est point au-dessous du sujet qu’elle veut traiter. La conception du roman de Mathilde est grande et forte ; ce n’est plus une passion ordinaire, traversée par la jalousie ou par des convenances de famille ; c’est l’amour le plus pur et le plus ardent, luttant contre toute la puissance de la religion ; c’est une vierge consacrée à Dieu, qui cherche en vain à bannir de son cœur l’image de l’ennemi de la foi : et cet ennemi de la foi est le plus noble, le plus généreux, le plus beau, le plus amoureux des hommes. L’action se rattache à l’un des événemens les plus mémorables des annales du monde, à cette Croisade à la tête de laquelle se trouvaient Philippe-Auguste et Richard-Cœur-de-Lion, rivaux de gloire et de puissance, suivis de tout ce que la France et l’Angleterre comptaient de plus noble et de plus vaillant. Les croisés avaient à combattre le fameux Saladin, ennemi digne d’eux par sa bravoure et sa générosité. De beaux caractères historiques, de hauts faits d’armes, de grandes actions, dont l’éclat est relevé par ces idées chevaleresques