Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/60

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s’aperçoit, vers la fin surtout, que l’auteur n’a plus une marche aussi assurée ; les événemens s’entassent, se pressent les uns sur les autres ; ils prennent un caractère plus romanesque, et gênent l’action au lieu d’en hâter la marche. Mais ce défaut est presque toujours racheté par de grandes beautés de détail : le charme des développemens fait souvent oublier ce qu’il peut y avoir de vicieux dans la conception[1].

  1. Madame de Genlis, qui a jugé madame Cottin avec une sévérité que nous nous abstiendrons de caractériser, lui a reproché de manquer d’invention et d’imagination ; d’avoir trop souvent emprunté les idées des autres : selon cette dame, c’est dans le roman des Vœux Téméraires que madame Cottin a pris le fond et les principales scènes du roman de Malvina. En effet, on trouve entre ces deux ouvrages de tels points de ressemblance, qu’on ne peut pas douter que l’un ne soit une imitation de l’autre. Dans les Vœux Téméraires, l’héroïne Constance jure, sur le tombeau de son mari, de ne jamais se marier. Malvina fait le même serment sur la tombe d’une amie. Malvina paraît coupable aux yeux de son amant, et ne l’est point. Constance innocente paraît coupable aux yeux de son mari. Malvina apprend que son amant se meurt, elle vole près de lui, le trouve en délire, et lui sert