Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/59

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

contre les femmes qui ont écrit sur l’éducation. J’aime mieux classer cette contradiction avec les innombrables contradictions du cœur humain, que de chercher à en expliquer les causes.

Le talent de madame Cottin ne se borne pas à la peinture animée des passions ; ses ouvrages se distinguent encore par la richesse des descriptions, qui tantôt rappellent les tableaux les plus délicieux de Paul et Virginie, tantôt les tableaux plus énergiques, mais non moins séduisans d’Atala. L’auteur sait également bien décrire, et les beautés sauvages du désert, et les sites gracieux d’un riant paysage, et les jeux d’un tournois, et la pompe des cérémonies religieuses, et les horreurs d’un siége et d’un combat. Ses descriptions sont franches, naturelles, exemptes d’emphase : madame Cottin ne les prodigue pas, elle ne s’y livre que lorsqu’elles naissent du sujet. Si elles sont plus fréquentes dans Élisabeth, c’est que le sujet les comportait, et qu’elles ajoutent encore à l’intérêt de la situation. Il serait plus difficile de justifier la conduite des romans de madame Cottin, et surtout la manière dont cette dame en prépare ordinairement le dénouement. On