Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/65

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vagante. Cet ouvrage est souillé par deux lettres qu’une femme auteur n’aurait jamais dû composer ; le dénouement est révoltant. Est-ce là peindre l’amour ? Non : c’est peindre la rage la plus insensée ; ou, pour mieux dire, cette peinture est ridicule et glaciale, parce qu’elle manque absolument de vérité. Osons le dire, les amans dans ses romans paraissent livrés à un mal physique qui leur donne une rage semblable à celle que les animaux féroces éprouvent dans une certaine saison de l’année. On rencontre dans Mathilde des réminiscences et plusieurs imitations d’autres romans. Dans Élisabeth, l’esprit remplace trop souvent la sensibilité, et de trop jolies phrases, trop multipliées, affaiblissent l’intérêt, ôtent du naturel, et jettent de la froideur sur l’ensemble de ce petit ouvrage… Madame Cottin manquait d’invention et d’imagination : elle a trop souvent emprunté les idées des autres ; elle a toujours conservé trop de recherche et de prétention. On ne trouve dans son premier ouvrage que des phrases ridicules ; mais on en rencontre beaucoup dans les autres que le goût voudrait réformer, parce qu’elles manquent de naturel et de vérité. » Qui pourrait croire que c’est la