Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/66

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même femme qui a porté, des deux derniers ouvrages de madame Cottin, le jugement suivant ? « Les deux derniers romans de madame Cottin sont infiniment supérieurs à tous ceux des romanciers français, sans en excepter ceux de Marivaux, et moins encore les ennuyeux et volumineux ouvrages de l’abbé Prévost ; car Gil-Blas est un ouvrage d’un autre genre, c’est la peinture des vices, des ridicules produits par l’ambition, la vanité, la cupidité, et non le développement des sentimens naturels du cœur, l’amour, l’amitié, la jalousie, la piété filiale, etc. L’auteur, si spirituel, et souvent si profond dans ses plaisanteries, n’avait étudié et ne connaissait bien que les intrigans subalternes et les ridicules de l’orgueil : quand il quitte son pinceau satirique, il devient commun ; tous les épisodes de Gil-Blas, qu’il a voulu rendre intéressans et touchans, sont fades et mal écrits. »

Le commencement du chapitre où se trouvent entassées toutes ces graves observations sur les ouvrages de madame Cottin est vraiment curieux. Avant d’entrer en matière, l’auteur a cru nécessite de préparer ses lecteurs à ce qu’ils allaient lire. « Il serait fort difficile de