Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/29

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l’attribuant au bon cœur de mistriss Birton, elle lui prit la main et lui dit : « Je suis bien reconnaissante, ma cousine, de tout ce que vous faites pour moi ; ces soins attentifs dont je suis l’objet, me disent tout ce que vous êtes : qui s’occupe ainsi d’une étrangère, doit faire le bonheur de tout ce qui l’entoure. — C’est du moins le but où j’aspire, lui répondit mistriss Birton, et c’est la principale raison qui m’a engagée à vivre dans cette solitude ; cette terre étant seigneuriale, et ayant un grand nombre de vassaux, je veille sur eux, je les soulage ; et comme ils voient en moi l’arbitre de leur destinée, je fais en sorte qu’ils y voient aussi la source de leur bonheur. » Malvina applaudit à ce discours, que mistriss Birton avait prononcé avec un peu d’emphase ; mais elle n’en fut point attendrie, et elle se reprocha intérieurement de n’être pas plus sensible au mérite de mistriss Birton. Peut-être qu’un observateur moins indulgent ou plus éclairé aurait pensé que quand la bonté se montre au lieu de se laisser voir, elle