Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/30

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doit être honorèe encore, mais qu’elle ne peut plus toucher.

« Puisque vous m’avez permis, dit Malvina, de passer quelques jours sans descendre, je vais en profiter dès aujourd’hui et rester chez moi, loin du monde que j’ai quitté depuis long-temps…… Vous êtes libre, entièrement libre, ma cousine, interrompit mistriss Birton ; j’ai toujours su mettre mes amis si à leur aise chez moi, qu’ils croyaient être chez eux, et je ne ferai certainement pas d’exception pour vous. Au reste, je vous engage d’autant moins à m’accompagner dans le salon, que j’ai, pour quelques jours encore, une société qui ne vous conviendrait guère, des jeunes gens très-gais, très-bruyans… Mais quand nous serons en famille, vous nous reviendrez. »

Malvina fit une inclination, et sa cousine la quitta. Durant plusieurs jours elle la vit fort peu et ne s’en plaignit point. Le malheur avait beaucoup exalté sa dévotion habituelle, et cette disposition si naturelle aux âmes tendres lui faisait chérir la solitude