Dans cette disposition, elle s’assit assez tristement auprès du feu devant une table servie avec profusion ; mistriss Birton ne la pressa point de manger avec affectation, mais lui fit remarquer avec soin ce qu’il y avait de plus délicat, et tâcha d’exciter son appétit ainsi que sa gaîté. Malvina la remerciait toujours, et cependant, fatiguée de tant d’attentions, elle aurait préféré le plus négligent oubli à ces prévenances officieuses qui ne laissent pas respirer un moment : car mistriss Birton avait beau vouloir se faire bonne, comme la nature ne l’y portait pas, ses soins manquaient toujours de cette cordialité qui met à son aise, et ses discours, de cet abandon qui s’insinue dans le cœur.
Le déjeuner étant fini, et la conversation épuisée, mistriss Birton proposa à sa cousine de parcourir l’intérieur du château, et la conduisit d’abord dans un joli salon de musique ; elle lui montra des orgues, des pianos, des harpes, enfin toutes les sortes d’instrumens possibles. De là elles passèrent