Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/37

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l’opulence dans sa patrie et chez milady Sheridan, jamais, néanmoins, l’image d’un luxe aussi recherché n’avait frappé ses regards : il lui eût paru inconvenable à Paris et à Londres ; qu’était-il donc dans le nord de l’Écosse ? Que de frais pour faire venir tous ces ornemens ? que d’ouvriers pour les mettre en œuvre ! que de soins pour les entretenir ! il n’aurait pas fallu la moitié autant de peine et de dépense pour fonder un hospice : dans un pays aussi sauvage il eût été un bienfait ; ce boudoir n’y semblait qu’un choquant contraste. Tandis que Malvina faisait toutes ces réflexions, mistriss Birton, comme si elle eût deviné sa pensée, lui dit : « Ma belle cousine, vous semblez surprise, je le vois, de trouver quelques commodités dans le fond de cette province, et peut-être me blâmez-vous d’avoir donné trop à mon goût à cet égard ; mais sachez, du moins, que je ne m’y suis livrée qu’après avoir fondé des établissemens utiles. J’ai dans une aile de mon châ-