Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/42

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CHAPITRE IV.

De nouvelles connaissances.


Depuis que Malvina avait perdu son amie, c’était la première fois qu’elle avait soutenu une si longue conversation : fatiguée de l’effort qu’elle venait de faire, elle se rendait avec précipitation dans sa chambre, lorsqu’en enfilant un corridor elle fut saluée par un homme d’environ trente ans, d’une figure noble, et dont les manières paraissaient respectueuses et polies : elle se contenta de lui faire une légère inclination, et passa son chemin sans s’arrêter. Il n’en fut pas de même de M. Prior ; quoiqu’il eût été le seul dans la maison qui n’eût éprouvé aucune curiosité de connaître madame de Sorey, il ne put la voir sans être frappé : en effet, comment eût-il été possible de l’envisager avec indifférence ? quel être sur la terre aurait pu rencontrer sans émotion ces