Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/43

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yeux si vifs et si touchans, et les perdre de vue sans regret ? Quand Malvina fut passée, M. Prior se retourna pour la regarder encore : quand elle eut tourné dans la galerie qui conduisait à son appartement, il avança quelques pas, allongea le cou pour la voir plus long-temps, resta un moment immobile à sa place lorsqu’elle eut disparu, et puis continua sa route plus lentement, en rêvant à la charmante personne auprès de laquelle il allait vivre. M. Prior était d’une famille écossaise ; ses parens, chargés de beaucoup d’enfans, et sans fortune, lui avaient fait prendre l’état ecclésiastique, et il s’était conformé d’autant plus volontiers à leur volonté, qu’aimant passionnément l’étude et la littérature, il espérait pouvoir se livrer aisément à ses goûts dans son état : mais ce n’était pas le moyen d’y réussir. Dans celui-là, comme dans tout autre, les talens font moins que l’intrigue, et M. Prior, avec le cœur le plus droit, l’esprit le plus cultivé et les mœurs les plus pures, n’avait