Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 9.djvu/300

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se vaincre lui-même ; en vain cherche-t-il son courage au fond de son cœur, il n’y trouve que son amour, et le héros, en voulant prononcer un dernier adieu a laissé échapper des sanglots ; il s’enfuit, il s’écrie : « Adieu, Mathilde, car si je restais un instant de plus, je partirais avec toi. » Plus prompt que l’éclair, il s’élance sur son coursier ; les chrétiens le retiennent : instruits par Montmorency de sa querelle avec Saladin, ils le conjurent de se joindre à eux, ils lui promettent tous les honneurs, toutes les félicités, le droit de s’asseoir entre Richard et Philippe-Auguste, et la main de Mathilde ; il n’est point d’éloquence qu’ils n’emploient pour le persuader : le sentiment qui plaide pour eux dans l’âme de Malek-Adhel en a bien plus encore. Mathilde, qui voit le prince arrêté, qui entend les sollicitations des chrétiens tombe à genoux ; elle ne disait rien, mais ses larmes étaient des paroles et Malek-Adhel les voyait : elle prie ; il dépend de