Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 9.djvu/301

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

lui de la satisfaire il peut pour elle ce qu’elle demande à Dieu il peut remplir son cœur d’une joie sans mesure il peut céder, être chrétien être son époux. Kaled, étonné du silence qu’il garde, s’approche de lui, et d’un ton indigné lui dit « Malek-Adhel, est-ce que tu hésites ? » Il frémit, regarde son ami, et tournant aussitôt la bride de son cheval, sans répondre à Montmorency, il fuit d’une course rapide. À cette vue, la prière commencée expire sur les lèvres de la vierge ; elle penche la tête ferme les yeux et voudrait ne les rouvrir jamais ; elle ne doit plus voir Malek-Adhel.

Cependant au bout de quelques minutes, Montmorency d’un air respectueux s’approche d’elle et lui demande si elle veut partir. « Partons, dit-elle, à présent, je n’ai plus rien à quitter… » Triste et pensif, Josselin la conduit à sa litière ; elle couvre sa tête et s’enfonce dans sa voiture. Si ses yeux ne versent plus de pleurs, son