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l’Angleterre et ses colonies ; W. M. Sloane professeur à l’Université de Princeton pour le continent américain et moi-même pour la France et l’Europe continentale. Le programme imprimé en français et en anglais comprenait huit numéros dont les sept premiers avaient trait aux divers problèmes soulevés par la définition de l’amateur, les disqualifications et requalifications, le pari, etc… Le huitième était ainsi conçu : « De la possibilité du rétablissement des Jeux Olympiques. Dans quelles conditions pourraient-ils être rétablis ? » Ainsi se dissimulait modestement l’idée qui était destinée à dominer bientôt toutes les autres et à devenir tout le congrès à elle seule.

Elle apparaissait déjà plus explicite dans la circulaire en date du 15 janvier 1894 que j’adressai aux sociétés françaises et étrangères. W. M. Sloane
le professeur w. m. sloane
de l’université de princeton
« Il importe avant tout, y était-il dit, de conserver à l’athlétisme le caractère noble et chevaleresque qui l’a distingué dans le passé, afin qu’il puisse continuer de jouer efficacement dans l’éducation des peuples modernes le rôle admirable que lui attribuèrent les maîtres Grecs. L’imperfection humaine tend toujours à transformer l’athlète d’Olympie en un gladiateur de cirque. Il faut choisir entre deux formules athlétiques qui ne sont pas compatibles. Pour se défendre contre l’esprit de lucre et de professionnalisme qui menace de les envahir, les amateurs, dans la plupart des pays, ont établi une législation compliquée pleine de compromis et de contradictions ; trop souvent d’ailleurs, on en respecte la lettre plus que l’esprit. Une réforme s’impose et, avant que de l’entreprendre, il faut la discuter. Les questions qui ont été mises à l’ordre du jour du Congrès ont trait à ces compromis et à ces contradictions des