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règlements amateuristes. Le projet que mentionne le dernier paragraphe serait l’heureuse sanction de l’entente internationale que nous cherchons, sinon encore à réaliser, du moins à préparer. Baron de Courcel
le baron de courcel
Président du Congrès
Le rétablissement des Jeux Olympiques sur des bases et dans des conditions conformes aux nécessités de la vie moderne mettrait en présence, tous les quatre ans, les représentants des nations du monde et il est permis de croire que ces luttes pacifiques et courtoises constituent le meilleur des internationalismes ».

Ces lignes, comme je viens de le dire, sont de janvier 1894 ; je revenais d’Amérique. Après un séjour à Chicago, je m’étais rendu en Californie, puis en Louisiane ; j’avais ensuite résidé à Washington et enfin passé trois semaines à Princeton près de mon ami Sloane lequel avait assemblé à la fin de novembre à l’University-Club de New-York les personnes qu’il jugeait le mieux qualifiées pour nous seconder dans notre entreprise. Intéresser d’emblée l’athlétisme américain, il n’y fallait pas songer. Je venais de m’en convaincre au cours de ma tournée ; la réunion de New-York acheva de nous le démontrer. D’ailleurs, en ce temps-là, il y avait état de guerre sourde entre les Universités et l’Amateur Athletic Union ; l’est et l’ouest se méconnaissaient, ne se donnant le mot que pour ignorer le sud… je parle exercices physiques bien entendu. Seulement, si nous ne pouvions espérer l’appui de l’Amérique, il fallait du moins sa neutralité ; il fallait que l’opinion s’y accoutumât à entendre parler du rétablissement possible des olympiades. Ce résultat fut acquis grâce à l’ingénieuse activité de Sloane. Lui seul fut, en toute cette affaire, mon conseil et mon confident. Herbert se borna à me transmettre des adresses de sociétés anglaises et coloniales auxquelles envoyer les circulaires ; la partie technique du programme l’intéressait quelque peu ; il ne