Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/61

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le travail énergique, l’art sévère et même grandiose, qui ont présidé à la décoration de cet édifice religieux.

On voit encore dans le jardin de M. Villers une pierre de 44 centimètres de hauteur et de largeur, sur 76 de longueur, dont la base est ciselée, et la face supérieure creusée en bassin, avec une entaille en forme de rigole. Humblot et Eugène Salverte pensent que c’était un autel, ainsi disposé pour recueillir les libations et le sang des victimes. Une seconde pierre, qu’ils regardaient comme le complément de la première, ayant 1 mètre 50 centimètres de longueur sur 1 mètre de largeur, présentait une ouverture carrée de 40 à 50 centimètres et servait aux sacrifices. Chacun sait que l’autel païen était une sorte de piédestal, qui empruntait différentes formes, d’abord très simples et plus tard ornées de bas-reliefs et d’inscriptions. Chez les Romains, les autels consacrés aux dieux terrestres ou demi-dieux, étaient placés sur le sol et se nommaient ara. Les autels consacrés aux grands dieux étaient placés sur quelque construction élevée et s’appelaient altaria. Pour le culte des dieux infernaux, on faisait un trou en terre, appelé scrobiculus, sur lequel on égorgeait les victimes.

Plusieurs statues remarquables ont été trouvées à Corre. Chevalier, dans ses Mémoires sur Poligny, rapporte que, vers le milieu du siècle dernier, on déterra une belle statue de Vénus en marbre blanc, de grandeur colossale, bien conservée et absolument nue. Son indécence la fit mutiler, et l’abdomen servit à faire le bénitier que l’on voit à l’entrée de l’église actuelle.

Une autre statue non moins remarquable, quoique en grès rougeâtre du pays, a fourni le torse dont M. Barbey