Page:Coule - De la désinfection au point de vue de la police sanitaire.djvu/19

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et complétement abandonné de nos jours, consistait dans la détonation produite par des armes à feu. On supposait alors que l’ébranlement que subissait l’air du milieu infecté, par suite de la forte expansion du gaz détonant, mettait en mouvement les particules virulentes et les chassait au dehors en les détruisant. L’opinion qu’on se faisait de la détonation est en effet exagérée, car tout au plus si une bien faible partie d’air se trouve rejeté au dehors par l’expansion gazeuse. Les bons effets qu’on dit avoir obtenus de cette pratique doivent être attribués aux divers produits formés par la combustion de la poudre, tels que acide sulfureux, nitrique, carbonique, etc. La détonation est donc un procédé de peu d’importance et qui ne doit guère fixer l’attention.

Le sérénage est une opération qui se rattache à l’aération et qui la complète ordinairement. Elle consiste dans l’exposition en plein air, le plus ordinairement pendant la nuit, des divers corps contaminés. Cette pratique, qui passe généralement pour être désinfectante et a été mise en usage depuis bien longtemps. Dans l’histoire des maladies contagieuses de l’homme, on cite des cas où des pestiférés ont pu communiquer de nuit, alors que l’atmosphère était chargée d’humidité, avec des individus sains sans transmettre leur maladie. Cependant les expériences scientifiques n’ont pas été faites pour pouvoir admettre d’une manière absolue l’action destructive que posséderaient le serein et la rosée sur les virus. Malgré cela il ne faudrait pas nier complétement leur action ; tout le monde connaît leur influence sur les tissus de lin, chanvre, etc.