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XCIX
INTRODUCTION.

avec les traditions, fixe à 1443 l’invention des lettres coréennes qui est due au roi Syei tjong. M. James Scott, dans l’intéressante introduction de son dictionnaire anglais-coréen, rapporte que des envoyés coréens rencontrèrent à la cour de Péking quelques Chinois versés dans la langue sanscrite et que c’est dans leurs entretiens qu’est née l’idée première de l’alphabet : ce récit n’est peut-être que l’expression, mise en action, si je puis dire, des rapports des lettres coréennes avec les lettres sanscrites, et rien de semblable ne se trouve dans les documents que j’ai entre les mains. Quant à la légende qui fait remonter à Tan koun[1] l’invention caractères vulgaires, réformés ensuite par Syei tjong, elle ne mérite pas d’être discutée, le personnage de Tan koun, qui descendit du ciel et régna un millier d’années, étant complètement mythique ; si d’ailleurs la Corée avait eu si anciennement une écriture, comment n’en trouverait-on mention dans aucun ouvrage coréen, chinois ou japonais ? Je ne puis reconnaître plus de valeur à l’opinion de Klaproth, qui, dans son Aperçu général des trois royaumes[2], déclare, sans citer aucune source, qu’un alphabet a été inventé dans le royaume de Păik tjyei en 374 : or, comme il résulte de tous

1. 檀君, de 2333 à 1286 avant l’ère chrétienne.

2. Page 20, note.

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