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LXXIII
INTRODUCTION.

et, en fait, si l’on parcourt le Sam kouk même, ce n’est pas avant la fin du VIe siècle que l’on commence à trouver des personnages à noms chinois ; jusque-là, les noms employés ont l’apparence manifeste de mots transcrits d’une langue étrangère ; de même tous les vieux noms coréens que l’on rencontre dans les annales japonaises, n’ont quoi que ce soit de chinois. Les trois noms royaux, Pak, Syek et Kim, se trouvent, il est vrai, dès le commencement du VI siècle ; mais les explications du Sam kouk au sujet de ces noms indiquent justement l’emploi d’un caractère chinois à la place d’un mot indigène, auquel il ressemble par le son, tout au moins dans deux cas sur les trois. De plus, quelle est la valeur documentaire du Sam kouk să keui pour cette période antique : c’est une question que j’examinerai plus loin.

Enfin, quand même les noms de famille en question auraient été en usage dès l’origine du royaume, il n’en résulterait pas que les caractères chinois eussent été dès lors employés dans le pays : si l’on admettait, en effet, comme exact le fait d’une.ancienne immigration chinoise, il ne serait pas étonnant que les descendants de ces fugitifs, en oubliant presque tout de la culture de la mère-patrie et, avec le reste, l’habitude de l’écriture, eussent conservé les coutumes les plus simples de