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Page:Courouble - Le roman d'Hippolyte (La famille Kaekebroeck), 1927.djvu/86

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LE ROMAN D’HIPPOLYTE

Et soudain, l’attirant contre sa poitrine, elle lui offrit ses lèvres plus vermeilles et magnétiques d’être mouillées…

Alors, il cessa d’interroger. Ce fut une minute divine.

À présent, ils se retrouvaient plusieurs fois par semaine dans le beau jardin. Toujours, Hippolyte devançait l’heure du rendez-vous. Avec quelle fièvre il attendait son amie ! Quel frémissement de joie, en la voyant tout à coup apparaître au bout de l’allée dans la clarté d’une jolie robe, dont la jupe entravée tendait et lustrait son étoffe sur des jambes de Diane ! Le rythme de sa marche avait quelque chose de souple, de voluptueux. Elle se hâtait, faisant chanter le gravier sous ses bottines, la figure éclairée d’un sourire, tandis qu’il pressait le pas et allait à sa rencontre de tout l’élan de son cœur.

Oh, le salut cérémonieux et comique qu’ils échangeaient tout d’abord pour ne pas scandaliser les rares promeneurs par le spectacle d’une liaison trop librement avouée !

Et tout de suite, ils allaient se blottir dans un coin mystérieux, à l’ombre d’un grand marronnier qui projetait ses branches au-dessus de la rue Ducale.

Que de choses à se dire ! Que de pressions de mains, que de tendres regards !