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Page:Courouble - Le roman d'Hippolyte (La famille Kaekebroeck), 1927.djvu/92

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LE ROMAN D’HIPPOLYTE

— Non, chère, rassure-toi. Je ne regrette rien, absolument rien, entends-tu, si tu m’aimes !

Pourtant, il n’avait pas son insouciance des autres jours.

— Tu as quelque chose, finit-elle par lui dire. Oh, je t’en prie, ne me cache rien !

Il avoua qu’il était préoccupé ; on le pressait chez lui de s’éloigner pour quelque temps, sous prétexte qu’il avait besoin de se distraire.

— Je le sens bien, dit-il sombrement, il faudra que je cède aux instances de mes bons parents, d’autant plus qu’ils soupçonnent peut-être… Il me faudra bientôt partir…

Elle était violemment émue :

— Où donc iras-tu ?

— Je ne sais, cela m’est égal.

Il expliqua que son ami Lauwers, qui avait passé son examen, lui proposait de l’accompagner en Angleterre où il séjournerait une quinzaine de jours, avant de ramener à Bruxelles sa jeune sœur, pensionnaire dans une institution des environs de Londres. Mais cette invitation le tentait médiocrement, car il redoutait les sarcasmes d’un tel camarade, surtout en ce moment. Peut-être un voyage à Paris lui serait-il moins pénible : il retrouverait là-bas un ancien condisciple qui l’avait souvent engagé à visiter avec lui les côtes de Normandie et de Bretagne…

Elle approuvait plutôt ce dernier projet :

— Tu as raison, dit-elle, c’est un voyage admirable !