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LE ROMAN D’HIPPOLYTE

Elle parla de la côte verte avec enthousiasme et finit par vaincre ses hésitations. Quelques jours après, il lui annonçait son départ pour le surlendemain. Cette nouvelle ne parut pas la contrister outre-mesure, au vif étonnement du jeune homme qui s’attendait à quelques gentilles lamentations de sa part. Elle semblait seulement préoccupée de l’heure du train qu’il comptait prendre, car elle tenait à venir lui dire adieu à la gare :

— Oh, sois tranquille, dit-elle en voyant son air un peu inquiet, va, je saurai me dissimuler si, par hasard, tu étais accompagné de quelqu’un des tiens…

N’importe, il préférait qu’elle demeurât chez elle :

— Non, ne te dérange pas, supplia-t-il, cela ne ferait du reste qu’augmenter mon chagrin. Et puis, je partirai par le rapide du matin.

— Oh, mais je me lève de très bonne heure, tu sais !

Et avec décision :

— Je viendrai.

Il avait le cœur gros tandis qu’elle souriait tendrement, sans aucune émotion apparente.

— Adieu, dit-elle, trois semaines sont si vite passées… Et puis, n’est-ce pas, on s’écrira de belles lettres ?

Vraiment, il s’affligeait un peu de la sentir beaucoup moins impressionnée que lui par cette longue séparation. Ce fut bien pis quand, le