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dicament, quoique préconisé pour ce cas, ne fait que favoriser l’absorption de la partie active du tabac. Néanmoins, cela peut faire supposer l’exagération des doses de M. Hertwig. Le tabac dont il s’est servi était probablement vieux, avait été mal récolté, mal soigné à la pente, la nicotine s’était volatilisée. En outre, ces tabacs avaient été sans doute produits dans le Nord, ce qui explique leur peu d’activité.

D’après le même observateur encore, 52 à 64, grammes suffiraient pour la chèvre. On ne possède aucun document à ce sujet sur le mouton et le porc. Le chien vomissant facilement, peut supporter de 4 à 8 grammes de tabac sec ; mais si le vomissement ne s’opère pas, ces doses peuvent l’empoisonner.

Enfin, nous avons vu les oies s’empoisonner très facilement en avalant quelques parcelles de feuilles même vertes sur pied.

§ 5. Lésions

Les lésions se remarquent principalement dans les centres encéphaliques, les systèmes circulatoire et digestif.

Les vaisseaux de la substance cérébrale sont fortement injectés de sang. Cette même altération se fait observer dans les plexus choroïdes du cerveau et du cervelet, dans la pie-mère, qui sont distendus par un sang noir. L’arachnoïde contient une sérosité sanguinolente ; il y en a aussi dans les ventricules et entre la pie-mère et cette membrane. Le sang s’épanche parfois entre le crâne et la dure-mère, entre cette membrane et l’arachnoïde.

Les poumons sont plus denses qu’à l’état normal, gorgés de sang, parsemés de taches livides ; sur les plèvres se