Page:Crémazie - Œuvres complètes, 1882.djvu/201

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Et, du temps reculant les bornes,
Vous laisserez couler les ans,
En repoussant les hivers mornes
Pour ne cueillir que les printemps.

Sur la montagne séculaire
Que fouleront vos pieds vaillants,
De la couronne centenaire
Vous ornerez vos cheveux blancs.

Sur ce sommet brillant que dore
Le soleil d’un monde nouveau,
Vous salûrez à son aurore
Le vingtième siècle au berceau.

Puisse Dieu me garder la vie,
Pour consacrer le dernier chant
De ma pauvre muse vieillie
À vos noces de diamant !


Citry, 14 octobre 1876.