Page:Crémazie - Œuvres complètes, 1882.djvu/212

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« Ma tombe solitaire,
« Où le ver accomplit
« Ce terrible mystère
« De l’éternelle nuit,

« Maintenant arrosée
« Par ces larmes du cœur,
« Comme sous la rosée
« S’épanouit la fleur,

« Dans ses ombres profondes,
« Voit briller, pour un jour,
« Ces deux flammes fécondes,
« L’espérance et l’amour.

« Si tu savais, ma mère,
« Comme il fait sombre et noir
« Dans cette fosse amère,
« Où la brise du soir

« Ni l’aurore vermeille
« Ne viennent plus jamais
« Porter à mon oreille
« La chanson des forêts.

« Dans cette solitude,
« Mon Dieu ! comme il [fait] froid !
« Comme ma couche est rude !
« Que mon lit est étroit !