Page:Crémazie - Œuvres complètes, 1882.djvu/213

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« Cette nuit sans étoile,
« Lourde comme du plomb,
« Qui m’entoure d’un voile
« Sans fin comme sans nom ;

« Ce ver impitoyable
« Qui vient me mordre au cœur,
« Dont le rire effroyable
« Me glace de terreur ;

« Et cette plainte immense,
« Ces accents surhumains
« Qu’une même souffrance
« Arrache à mes voisins,

« Ah ! tous ces maux sans nombre,
« Ces réseaux de douleurs
« Ont de ma fosse sombre
« Fait un gouffre d’horreurs !

« Mais ce lieu plein d’alarmes,
« D’horreurs, d’affreux secrets,
« Ô ma mère, tes larmes
« Vont en faire un palais ! »

le ver.


« Décidément, ô mort ! tu devais, dans la vie,
« Voir bien souvent Phébus le blond
« Descendre te verser des flots de poésie,
« Et de lauriers couvrir ton front,