multipliez-vous ! Ah ! monsieur l’intendant, ce mot me fait, malgré moi, penser à mon fils.
Eh quoi ! cher bailli… votre fils est-il un débauché ? a-t-il des maîtresses ?
Pas précisément.
Quel défaut a-t-il donc ?
Un seul, monsieur l’intendant, celui de n’être pas encore né.
Ah ! fort bien.
Mais la baillive me l’a promis pour aujourd’hui même.
La baillive sera de parole, n’en doutez pas… (A part.) Pauvre bailli !… (Haut.) Mais dites-moi, vous savez que notre maître, M. le marquis de Fonrose, revient aujourd’hui même… Voici ce qu’il m’écrit après quatorze mois d’absence. (Il lit une lettre.) « Préparez tout pour mon retour ; Paris n’est plus rien pour moi, il me faut l’air pur du village, la campagne. Arrangez-vous donc pour que j’y trouve tout organisé comme à Paris. » Vous voyez, M. le bailli, c’est clair, il faut que tout soit en fête.
Vous pouvez voir, monsieur l’intendant.
Oui, ce n’est pas mal. (Cueillant une rose.) Qu’est-ce que c’est que ça ?
Une rose.
Une rose qui a l’audace de sentir la rose ! ah ! fi ! (Cueillant un œillet.) Un œillet qui sent l’œillet ! ah ! pouah ! Croyez-vous qu’il