Page:Crémieux, Gille - Les Bergers.pdf/51

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dit.) Je crois, berger téméraire, que vous venez de descendre mon perron !…

COLIN, s’agenouillant.

Quel air courroucé !

LE MARQUIS.

Malheureux !… Je l’ai fait rosier !… et voilà ce qu’il me fait !

COLIN.

Grâce, monseigneur ! je suis innocent !… si j’ai eu des tort… je les ignore… c’est l’intendant qui m’a conseillé de suivre toujours l’inspiration de la simple nature.

LE MARQUIS.

L’intendant, encore !

COLIN, allant à Annette.

Annette !

ANNETTE, le repoussant.

Laisse-moi, perfide !

LE MARQUIS.

Benoît ! Benoît ! qu’on arrête le couronnement ! Je décommande tout ! Benoît.

LE BAILLI, arrivant tout triste.

Ah ! monseigneur ! mon fils vient de naître avec une houlette sur le nez ! Je suis stupéfait et bailli… Madame Benoît prétend que c’est la faute de l’intendant… Pourquoi ?

LE MARQUIS.

Encore ! toujours ! Cet intendant de malheur, quel est-il ? d’où sort-il ? qu’on le chasse.

LA MARQUISE, venant du château, au marquis.

Oui, mon ami ! chassez cet intendant, c’est lui qui a failli me faire manquer à presque tous mes devoirs.

LE MARQUIS.

Failli seulement ?…