Page:Créquy - Souvenirs, tome 10.djvu/175

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On supposerait que tous les écrivains du Gesta des per Francos auraient été les clercs-historiographes ou les troubadours de ce grand Comte Raymond qui m’apparait toujours comme une sorte de héros mythologique. — Il est à propos d’observer ici que Raymond de Narbonne, premier Comte de Melgueil et père de Bernard, surnommé Pelet, avait cédé la Vicomté de Narbonne à Bérenger, son second frère, et c’est de ce même Bérenger qu’était issue la Vicomtesse Ermessinde, héritière de Narbonne, laquelle épousa vers l’année 1190, un grand Seigneur espagnol appelé Manrique de Lara. Il est certain que leur postérité s’est éteinte avec Guillaume de Lara Vicomte de Narbonne et troisième du nom, lequel était mort sans enfans en 1424, après avoir légué la possession de Narbonne à son frère utérin qui se nommait Pierre de Tannière, et qui vendit ladite Vicomté de Narbonne à Gaston Comte de Foix en 1442. Voilà ce que j’ai fait rechercher et ce que j’ai pris la peine de vérifier avec toute l’exactitude possible, ainsi je ne comprends pas comment le Comte Louis de Narbonne-Lara pourrait en sortir ? Dans les derniers temps, et dans cette grande maison de Narbonne-Pelet, dont on voit si clairement la haute origine et l’antiquité prodigieuse, il ne parait pas qu’on ait ambitionné d’autres distinctions que celles qu’un gentilhomme peut obtenir à la pointe de son épée. On dirait une vieille dynastie qui se tiendrait à l’écart depuis trois