Page:Créquy - Souvenirs, tome 10.djvu/203

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LETTRE
DU ROI CHARLES VII,
alors Dauphin,
À JEAN V, SIRE DE CRÉQUY

« Beau Cousin, trèz-doulz, cher et bien amé, je envoye deuers vouz pour le grant dézir que jay de sçauoir vostre estat, et vous prye que par toute voye me vouilliez mander nouuelles de vouz, car par Dieu ! neulle plus grant joye ne me peut aduenir que de en oyr ! Pour de mon estat, beau cousin, que je sçay que vouz en oyrez vollontier, scavoir vous plaize que par la mercy Nostre Seigneur et d’aulcuns de mes loyaulx amys, je me suis dez party de là où jestois, sans prendre congié de mon hoste, le noefvièsme iour de noefvembre, en grant liesse d’esprit et bonne sancté du corps, gré N. Seign. quy vouz les voyelles octroyer, cher et bonamy ! et si ai esté à Paris, et là auons prits journée pour XX jours apretz Noël où les troix estat generaulx du royaume de France avonz mandez et conuoquez, et pour ce, mon Cousin, que entre touts mes amys vous estes de ceulx qui mieulx voudroyent que je eusse l’honneur de la dicte journée, vous prie chierement que vous y voulliez estre si faire ce peut ? Car certes, sur touts aultres, je vouz dezire y voyr et vouz en requiers et prye, sur toutes l’amour, fyance et amityé que vous avez pour nouz et la Couronne de France. Mais pour Dieu ! prenez byen guarde que n’y