Page:Créquy - Souvenirs, tome 10.djvu/205

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LETTRE
DE LA PUCELLE D’ORLÉANS
À CHARLES VII.

« Mon redoubtez segneur, je me recommande à voz bone grâsce et myserricorde aultant et sy semblement que fayre je puits. Monseigneur de Dunoys ne mha voullu baillier les CXX lances pour la tacque de Bilesme, de quoy les Anglois auront proufict emmy cettuy pays de Perche, de quoy suis marrye come tout ! sy, vouz priay-je luy en escrire ou fayre escrire an pluz brief delay, nos gents restant ad laisir et moy du mêsme, et attendant lettres de vouz pour le dict Monseignueur de Dunoys, et que il face sa charge emprez vos royalz et sacrez commandemants, come à desia faict Monseigneur de la Trimouille advant luy, dont sapuez comment loz et proufict en sont advenuts pour vouz, Sire, et à vostre noble couronne. Cettuy presant messaigier ha escriptz ycelles lettres soubs ma parolle de Jehanne la Pucelle, à Chantraje, le jour apretz la feste Monseign. Saint Andriez, quy vous veulle ayder auxpretz nostre seigneur du Cyel ! Cetait le fresre Loys de Mortaigne, quy vouz an dira plue de bouche. Dieu vouz veulle octroyer longue vye et heureuse, havecque les couronnes de la terre et du ciel, mon redoubtez segneur, que Dieu veule absoluer et preseruer en sa guarde. »


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