Page:Créquy - Souvenirs, tome 6.djvu/16

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ayant eu la charité d’ajouter à ses bonnes œuvres cette d’envoyer auprès de moi M. l’abbé Gauthier, je me suis confessé à lui ; et que si Dieu dispose de moi, je meurs dans la communion de la sainte église, catholique, apostolique et romaine, où j’ai eu le bonheur de naître, espérant de la miséricorde divine qu’elle daignera me pardonner mes péchés ; et je déclare que si j’ai scandalisé l’Église, j’en demande humblement pardon à Dieu et à elle. En foi de quoi j’ai signé en présence de M. l’abbé Mignot, mon neveu et de M. le Mis de Villevieille, mon ami, les mêmes jour et an que dessus.

« Voltaire. »

M. de Villette osait ajouter que Voltaire aurait dit à l’Abbé de Tersac, après avoir signé cette déclaration :

— « Vous avez raison, M. le Curé, il faut entrer dans le giron de l’Église, il faut mourir dans la religion de son père et de son pays : si j’étais aux bords du Gange, je voudrais expirer ayant une queue de vache à la main. »

Le Curé de Saint-Sulpice m’a protesté que Voltaire n’avait rien dit de semblable en sa présence, et qu’il avait pleuré très abondamment après avoir écrit sa déclaration.

M. Tronchin, qui n’était pas marquis et qui ne se croyait pas inviolablement indépendant, comme M. de Villette, fit imprimer, dans le Journal de Paris, un bulletin des plus emphatiques au sujet de cet il-