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DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

La petite citoyenne la Tour d’Auvergne ne voulut pas rester dans notre chambre, et nous fûmes charmées de sa résolution. Je n’ai pas entendu reparler d’elle, et c’est encore une la Tour d’Auvergne de plus en circulation. Elle avait entrepris de nous éblouir avec l’auréole de gloire du premier grenadier de la république française, ce qui nous fit lui rire au, nez car il est assez connu que le véritable nom de ce prétendu la Tour d’Auvergne est M. Coret[1]. Ce malheureux nom de la Maison d’Auvergne est au pillage, et je crois devoir vous prévenir qu’il ne subsiste aujourd’hui qu’un seul agnat mâle des Ducs de Bouillon, Vicomtes de Turenne, lequel est le frère de la Comtesse de Durfort-Civrac. Le premier grenadier de France était un vieux imbécile qui se croyait bâtard d’un Prince de Turenne, et c’était son seul droit au nom qu’il avait usurpé révolutionnairement. Il y a d’autres la Tour d’Auvergne qui n’ont pas même l’apparence d’un droit pareil à celui de M. Coret, et qui portent effrontément le nom du grand Turenne, au mépris des sentences et des arrêts multipliés qui les ont condamnés à le quitter. Il en est ainsi pour de certains Croûy, qui sont des bourgeois de Grenoble, et dont le nom roturier (Chanel,) n’a pas la moindre similitude avec celui des Princes de Croûy. C’est une contrariété véritable, assurément ! Mais que voulez-vous faire

  1. Théophile-Malo Coret, dit La Tour d’Auvergne, mort dans une rencontre sur les collines d’Aberhauden, où il faisait partie de la colonne républicaine dite l’Infernale. (Note de l’éditeur.)