Page:Crevel - Êtes-vous fous?, 1929.djvu/115

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Le plateau de cire qui va si bon train, les couplets qui s’en échappent et suffoquent mieux que la fumée des ronces incendiées au ras du sol, et ces minces romanichelles dont le nombre se multiplie, qui soudain s’assoient en cercle, les bras levés, des bouquets moribonds dans leurs hautes mains, et se mettent à tourner, tournent, tournent, chacune sur soi, tournent, tournent et plus vite, plus fort que les disques, plus vite, plus fort que les plus fous des derviches, pour ce tourbillon à qui la terre ne saurait pardonner de contredire à son mouvement, pour trois paroles et deux mesures du refrain, son axe, l’homme donnerait le globe et tous ceux qui l’habitent.

Tourne, tourne le disque.

Mais ce n’est certes pas impunément, puisque des montagnes déjà descend l’automne, et, du même gris que la rochaille, les petites vaches dont le lait ne vaudra, certes, jamais la céruse, en guise de crème sur les pâtisseries au vitriol dans les quartiers misérables.

Et d’ailleurs, assez grincé, les gramophones.

Voici la soixantième, la dernière minute de