Page:Crevel - Êtes-vous fous?, 1929.djvu/196

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du vieux rideau à traîne. En échange on lui apporte des castagnettes, un bouquet d’œillets, une dentelle noire qu’elle arrange en mantille, un châle bariolé, un éventail. Devenue fille d’Espagne, le cotillon relevé d’une main, voici Micky prêt aux plus endiablées sarabandes. Seuls (et c’est cas de force majeure car ils s’écraseraient sous son poids) manquent les hauts talons. L’orchestre joue du Granados. L’Andalouse hors série fredonne « Tanz pompeuz, tanz grazieuz ». Ses cent kilos voudraient tourbillonner, perdent l’équilibre, le retrouvent, le reperdent, le boum, et boum et boum, « tanz grazieuz, tanz pompeuz », inventent de chimériques séductions pour un toréador imaginaire.

Le numéro fini, Yolande fait inviter l’impérialo-andalouse qui, d’ailleurs, s’excuse :

« Elle » est un peu nerveuse…

— Quel ennui, déplore Yolande. J’aurais aimé présenter à cette Carmen mon taureau d’appartement.

Docile aux instructions d’Optimus, le Suissaud supplie :